Abidjan, le 13 novembre 2008
BUREAU EXECUTIF NATIONAL
Réf.0102/2008/BEN/SGN
Le Secrétaire Général National
Au
Président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme
Objet : Bastonnade de nos camarades et des élèves au lycée Professionnel et Commercial de Yopougon
LES FAITS.
Le mercredi 12 novembre 2008, les hommes en treillis sans apparats distinctifs et à bord d’un cargo banalisé ont effectué une descente musclée au lycée professionnel et commercial de Yopougon.
Cette descente est la conséquence, selon les témoignages recueillis sur place, d’une altercation qui aurait eu lieu dans un maquis jouxtant ledit établissement, entre les éléments se réclamant de la FESCI et deux hommes en civile qui ont été identifiés plus tard comme des éléments appartenant aux Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI).
Après avoir escaladés la clôture de l’établissement, ces hommes en treillis, munis de gourdins, de matraques et d’armes de guerre (KALACHINIKOVS) se sont rués avec une rare violence sur les infrastructures, sur le matériel didactique, sur les élèves, les étudiants, les professeurs, les membres de l’administration y compris sur le premier responsable de l’établissement qui a été victime de bousculade.
De cette opération barbare les conséquences sont les suivantes :
- des tables bancs détruits ;
- des élèves blessés et traumatisés ;
- deux enseignants molestés et blessés. Ce sont respectivement;
N° d’ordre Nom et Prénoms Emploi Matricule Discipline
1 BAMBA VAKOSSA Professeur de lycée 275453B GESTION COMTABILITE
2 AMONKOU KAMBO DENIS ASSI Professeur de lycée 315478C MATHEMATIQUES
- plusieurs portables et d’autres biens appartenant aux apprenants et aux professeurs emportés.
Le même jour, les enseignants victimes de cette attaque ont décidé d’arrêter les cours jusqu’au lundi 17 novembre 2008 pour une question de insécurité.
Aux environs de 18 heures, le colonel Yedess s’est présenté dans l’enceinte de l’établissement pour selon lui éviter qu’il y’ait des débordements. Et c’est une fois sur les lieux qu’il aurait appris que des hommes en treillis ont fait une descente punitive au Lycée Professionnel et Commercial de Yopougon.
NOTRE ANALYSE
Pour le SYNAFETP-CI, cette descente punitive n’est qu’une réaction barbare digne des pratiques moyenâgeuses où l’on pouvait se faire justice sans passer par les structures compétentes. En effet, pour le SYNAFETP-CI, les victimes de la rixe avec les apprenants pouvaient s’adresser à l’administration de l’école pour identifier clairement les élèves qui se seraient battus avec elles. Bien plus les représailles auraient été comprises si ces militaires surexcités avaient agi en dehors de l’école en s’en prenant uniquement aux élèves impliqués dans cette altercation. Au lieu de cela, le SYNAFETP-CI, tient à faire remarquer que cette descente punitive, teintée d’une forte dose de vengeance, n’est qu’une opération savamment planifiée en déroulant un plan de guerre avec un arsenal impressionnant comme si l’école sous nos cieux était devenue un champ de bataille.
Le SYNAFETP-CI, tient aussi à souligner que ces faits sont de plus en plus récurrents. Car le jeudi 16 octobre 2008 les FDS-CI ont molesté les délégués du SYNAFETP-CI syndicat issu de l’UNAFCI lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire tenue à la Bourse du Travail de Treichville. En outre, le vendredi 24 octobre dernier à Korhogo, les FAFN se sont violement illustrés en portant atteinte à l’intégrité physique de nos camarades qui manifestaient simplement pour obtenir des primes à eux promises par le gouvernement de Côte d’Ivoire.
Le SYNAFETP-CI constate que les enseignants et les élèves relevant du Ministère de l’Enseignement Technique et Professionnel, ne sont pas en sécurité aussi bien en dehors et sur les lieux de travail.
Spécifiquement, le cas du Lycée Professionnel de Yopougon interpelle le Bureau Exécutif du SYNAFETP-CI. Car la clôture est inexistante, même pendant les heures de cours, tous les terrains sont occupés par les centres de formation de football, tout le monde entre et sort de l’école sans être inquiété.
Pour le SYNAFETP-CI, la présence du Colonel Yedess sur le théâtre des opérations n’est pas fortuite. Pourquoi parmi tant de colonels exerçant dans la région d’Abidjan, c’est le seul qui se soit rendu sur les lieux aussi tôt après les faits commis alors qu’il ne dirige aucune base à Yopougon et qu’il n’a pas été saisi par la direction de l’école?
Le SYNAFETP-CI établit clairement la corrélation entre les éléments qui ont perpétré cet acte et le colonel Yedess. Il existe donc un lien d subordination entre ces dits éléments et le Colonel Yedess.
NOTRE POSITION
Par rapport à tout ce précède Le SYNAFETP-CI :
Condamne avec la dernière énergie ces dérives barbares qui n’honorent pas nos armées ;
Exige que les coupables soient démasqués et punis conformément aux lois en vigueur car nous faisons malgré tout, encore confiance en notre justice ;
Exige que toutes les victimes soient réhabilitées et dédommagées ;
Exige que la sécurité soit assurée dans tous nos établissements sur toute l’l’étendue du territoire ;
Exige l’interdiction de toute personne étrangère qui n’a rien à faire dans nos écoles
Si ces mesures conservatoires ne sont pas prises immédiatement, le SYNAFETP-CI se donnera tous les moyens légaux pour leur application.
Mais en attendant, pour soutenir nos camarades durement éprouvés par cette descente barbare, le Bureau Exécutif National a convoqué tous ses militants de la région d’Abidjan à une Assemblée Générale Extraordinaire le lundi 17 Novembre à partir de 09 heures au Lycée Professionnel de Yopougon, lieu de la barbarie.
Fait à Abidjan le jeudi 13 novembre 2008
Pour le BEN du SYNAFETP-CI
Le Secrétaire Général National.
ABONGA JEAN YVES KOUTOUAN.
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